Un reportage vu par hasard hier midi m'a laissée passablement pensive vis à vis de la vie que mènent parfois les enfants prodiges. Le sujet en était un gamin de 12 ans, extraordinaire petit virtuose du piano. Il a commencé à chanter dans son parc, pour lui faire plaisir ses parents l'ont mis au piano à l'âge de 5 ans et il n'a plus quitté l'instrument ; il a donné son premier concert en public à 8 ans (devant 1000 personnes) et est aujourd'hui un véritable phénomène. Il joue l'"Appassionata" de Ludwig van Beethoven d'une manière époustouflante, surtout si l'on sait que cette sonate est l'une des partitions de piano les plus difficiles à jouer qui soient, tant par la technique et la virtuosité qu'elle nécessite que par la maturité émotive qu'elle requiert pour l'interpréter -croyez-en ma modeste expérience dans le domaine-, il faut en moyenne une bonne dizaine d'années de travail dessus pour s'en sortir haut la main. En voici un tout petit extrait, par hasard précisément celui qu'on lui voit jouer dans le reportage. N'hésitez pas à l'écouter, il est très court (40 secondes exactement) et vous donnera une idée de ce que je veux dire. Et imaginez un môme de 12 ans en train de jouer cette sonate dans son intégralité...
(d'ailleurs si vous avez envie de l'écouter en entier vous la trouverez ici, cliquez sur la sonate 23 ; ça dure 25 minutes mais si vous êtes sensibles au piano et à la musique classique ça vaut vraiment le coup ; certains passages sont décoiffants, c'est à se demander comment on peut obtenir ça avec seulement dix doigts...)
Toute la vie de cet enfant tourne autour du piano, exclusivement. Il ne va plus à l'école depuis longtemps (il n'a pas le temps), mais travaille chez lui par correspondance (notez au passage que sa plus mauvaise moyenne est... 18/20). Il fait 7 à 8 heures de piano par jour, 280 jours par an. Il passe chacune de ses journées seul chez lui, ses parents travaillant tous les deux. Il ne voit jamais personne excepté d'autres enfants prodiges lorsqu'il donne un récital ou passe un concours, il n'a absolument aucun ami et n'a pas la moindre idée de ce que le verbe "jouer" veut dire. Il n'écoute ni ne connaît aucune musique autre que la musique classique. Il ne peut pas faire de sport à cause des risques de chute et donc de fractures ou foulures de ses poignets, les seules activités physiques auxquelles il a droit sont la marche à pied et la natation. Quand on l'interviewe, il affirme être parfaitement satisfait de sa vie, il dit lui-même n'avoir rien à partager avec les enfants de son âge et donc ne pas être en manque de copains. Attention je ne juge personne, ni lui ni ses parents, je ne me le permettrais pas, d'autant qu'il n'y a rien de plus subjectif que la notion de bonheur. J'avais juste le coeur qui se serrait en écoutant cet enfant bien trop sérieux et beaucoup trop calme dire avec une ébauche de sourire (je ne l'ai pas vu rire une seule fois de tout le reportage) qu'il était heureux comme ça et ne voudrait pas d'autre vie. Et, au-delà de mon admiration envers son exceptionnel don, je ne pouvais pas m'empêcher d'avoir le sentiment que l'on était en train de lui voler son enfance, ou tout au moins de la lui falsifier, ainsi que la précieuse richesse d'instants nécessaires à son équilibre et à sa construction d'adulte qui ne reviendront jamais...
Je pense aussi qu'on lui vole une part de son enfance .Il va devenir un être solitaire .
En décalage avec ceux de son âge ...il sera heureux et malheureux à la fois .
Bonne journée à toi ...avec bisous
Rédigé par : Elle | dimanche 27 août 2006 à 12:14
Je ne sais pas si c'est le "vol" de son enfance qui m'attriste - ou le fait qu'il ne s'en rende même pas compte ...
Rédigé par : nam-nam | dimanche 27 août 2006 à 12:45
Coucou Véro, me voilà de retour
Hallucinant, ces vies de prodiges. Quand je vois comme je m’éparpille de droite et de gauche, j’ai du mal à concevoir une vie entièrement tournée sur une seule discipline.
Ça me fait penser à un reportage que j’avais vu sur Glenn Gould, 18 h par jour sur son piano, il ne mangeait même pas (jus d’orange et œufs brouillés 1 fois par jour) et a fini (précocément) sa vie complètement recroquevillé sur l’instrument. Bon. Aurait-il pu concevoir une autre vie ?
Tu as raison de dire qu’on ne peut pas juger. Tant qu’on fait les choses en son âme et conscience…..
A part ça, j’espère que tu vas bien. Suis un peu larguée ces temps, comme tu as dû t’en rendre compte, mais je garde une partie de mon cœur tourné vers la blogosphère, ses joies, ses peines, ses remous… enfin, la vie, quoi…
Mille bisous
Rédigé par : anouchka | dimanche 27 août 2006 à 13:45
oui une passion absolue, une passion qui l'accapare au point de ne plus avoir de vie sociale.
c'est ce qui me frappe le plus, et qui me semble inquietant et dangereux pour un gamin de 12 ans.
effectivement,on peut se demander quel adulte deviendra cet enfant prodige, quels liens pourra-t-il creer avec les autres ?
Rédigé par : lydie | dimanche 27 août 2006 à 14:27
Il est déjà terriblement solitaire Elle. Et le fait que ça ne le dérange apparemment pas n'est pas forcément rassurant.
Bisous à toi ma douce
Exact Nam-nam. Mais comment pourrait-il s'en rendre compte, il vit dans une bulle...
Coucou Anouchka, je suis contente de te relire :)
Oui, Glenn Gould c'est spécial ça aussi...
Tu parles d'âme et conscience et je suis d'accord avec toi. Le problème est que pour pouvoir faire ses choix en toute âme et conscience il faut justement avoir conscience de ce qu'il y a à côté, de ce qu'il y a d'autre ailleurs. Ce qui n'est pas le cas de ce gamin. Mais il a l'air satisfait de son sort, et après tout il est peut-être vraiment heureux comme ça ? Pour l'instant en tout cas...
Je suis bien d'accord avec toi Lydie. Cela dit il n'a probablement réellement pas grand-chose à partager avec les enfants de son âge, hélas. Peut-être est-ce que ça s'améliorera avec le temps et son avancée dans l'âge adulte ? C'est à espérer pour lui. Ce gosse m'a touchée, j'aimerais bien suivre son évolution
Rédigé par : euqinorev | dimanche 27 août 2006 à 15:09
comme tu le dis si bien, hors de question de juger. mais quand je lis ce que tu dis, ça me fait froid dans le dos. et je en peux m'empêcher de penser que ce gamin n'est pas un être humain, il en devient flippant. il n'en a ni le comportement, ni les aspirations, ni les expériences formatrices. on dirait un être indéterminé, complètement désincarné. si c'est ça la vie et l'humanité, ça fait peur...
Rédigé par : Uéhtam | dimanche 27 août 2006 à 17:07
Une passion vaut bien des sacrifices! Moi je ne pense qu'à la photo, et je ne le regrette pas! Il y a tellement de gens qui s'ennuient! Mais pas à sont âge! Il passe à coté de beaucoup d'expériences qui pour un gamin est important pour sa future vie d'adulte! J'ai rien dit de neuf, mais celà me semble évident!
Rédigé par : henri | dimanche 27 août 2006 à 18:58
Un enfant prodige est par définition en dehors des repères habituels. L'équilibre psychique se construit au fur et à mesure, puisses cet enfant se réaliser dans ce qu'il aime ! Bonne soirée Véronique. Bisous.
Rédigé par : lechantdupain | dimanche 27 août 2006 à 19:23
Moi, çà me fait penser à la chanteuse Diams.
Elle est prodigieusement pénible et gâche l'enfance, l'adolescence, la vie à une bonne demie-douzaine de générations.
Et ce, sans aucun travail.
D'où la pensée de la semaine :
" Si Beethoven avait composé du rap, d'abord on aurait mieux compris sa surdité, et ensuite notre virtuose vendrait des CDS, pleins ".
Yo.
Rédigé par : Thierry | dimanche 27 août 2006 à 20:12
Vivre exclusivement pour sa passion... et s'enrôler dans l'exclusion...
Comme toute différence, celle ci doit être terrible à vivre... pour lui, pour ceux qui l'entourent...
C'est effrayant vu de l'extérieur...
Rédigé par : Hydro | dimanche 27 août 2006 à 20:52
Je ne pense pas que ce soit la vie et l'humanité de manière générale Uéhtam, mais c'est assurément celles des enfants prodiges. Un peu génies et un peu animaux de foire, le tout emprunt d'un seul et unique désir dans la vie, leur passion.
ça ne me fait pas peur dans l'absolu mais pour lui, parce que j'ai vraiment le sentiment qu'il passe à côté de beaucoup de choses importantes pour sa construction d'adulte. Mais je ne suis pas psy et je ne veux pas présumer de quoi que ce soit, simplement j'ai des doutes sur son futur équilibre.
Certes Henri, une passion demande forcément des sacrifices. Mais à ce niveau-là je crains que ce ne soit plus du domaine de la simple passion, ça va bien au-delà, au détriment de choses primordiales. Et en effet, à cet âge ça ne peut pas être anodin.
C'est vrai JJ, on ne peut probablement pas considérer la situation avec les repères habituels. Mais tout de même, prodige ou pas un petit être humain a besoin d'un certain nombre de choses pour apprendre à s'épanouir, et ces enfants-là ne semblent pas les avoir, ces choses. Mets une plante dans une terre qui ne lui correspond pas et elle s'étiolera, en supposant qu'elle survive, même si elle a de l'eau et du soleil. J'espère moi aussi qu'il pourra se réaliser, et surtout que rien ne viendra jamais le priver de son seul intérêt dans la vie (pas d'accident et d'abîmage de ses mains, pas de maladie le clouant au lit, pas de surdité etc...)
Sourire Thierry.
Mais tu sais il en vendra certainement aussi, des CD, même sans rap... ;-)
Rédigé par : euqinorev | dimanche 27 août 2006 à 20:56
petit homme devenu grand trop vite. Il fera peut être ces expériences plus tard, en esperant qu il ne dérive pas trop... biz mam'selle
Rédigé par : lio | dimanche 27 août 2006 à 22:14
Oups je ne t'avais pas vue Hydro, on devait écrire en même temps.
En fait elle ne paraît pas difficile à vivre justement, au contraire, l'enfant est tellement axé vers sa musique et son piano que rien d'autre ne l'intéresse donc rien ne lui manque consciemment, tandis que les parents ont un petit garçon hyper raisonable et sage qu'ils peuvent laisser toute la journée tout seul sans qu'il ne fasse la moindre bêtise puisqu'il ne fait rien d'autre que jouer du piano et travailler un peu sa scolarité. L'une des images qui m'a le plus bouleversée est celle où on le voit déjeuner rapidement tout seul à la table de la grande salle à manger de sa maison, dans un silence sépulcral. Un gosse de cet âge devrait être à la cantine en train de se battre à coups de purée avec ses copains, dans un grand brouhaha de voix enfantines, et de rires et de cris de gamins...
C'est en effet effrayant vu de l'extérieur.
C'est exactement ça Lio. Grandi trop vite.
J'espère vraiment moi aussi qu'il fera ses expériences plus tard, même si beaucoup n'ont forcément pas du tout le même goût et le même impact quand on les fait à l'âge adulte. En supposant que l'on ait à ce moment envie de les faire.
Biz monsieur
Rédigé par : euqinorev | dimanche 27 août 2006 à 22:43
Dès l’âge de 3 ans Wolfgang pianote sur le clavecin pour "chercher les notes qui s'aiment", a 4 ans, il compose des petites pièces musicales
En 1763, les Mozart font une tournée de concerts, à Munich, Augsbourg, Ulm, Mannheim, Francfort, Cologne, Aix-la-Chapelle, Bruxelles et Paris, il n'a alors que 7 ans
En mai 1767, il a 11 ans, son oratorio Die Schuldigkeit des ersten Gebotes est joué devant l'archevêque. La même année, il compose une cantate, un offertoire, un prologue et une tragédie
En 1768, il compose pour la cour de l'empereur à Vienne La Finta Simpiice, un opéra buffa en 3 actes qui est créé à Salzbourg en 1769
Il est des génies que l'on envie.... tel le petit Bonhomme dont tu parles....
Rédigé par : SanAntonio | lundi 28 août 2006 à 00:32
Les génies j'ai toujours trouvé ça fascinant. Comment des enfants avec tant de sérieux dégagent des dons hors du commun qui nous échappent tant?
Il ne connait rien d'autre que son art, vit pour son art et toute sa vie cet enfant sera en décalage avec les autres humains sauf ceux qui comprennent son art. Pour lui vie c'est piano, cet instrument qu'on lui a placé dans les mains si petit qu'il n'est jamais ressorti. Ses parents si fiers font tout pour pas qu'il perde ce don et c'est avec rapidité qu'un enfant se retrouve complètement isolé, perdu. Pourquoi la plupart des génies sont-ils fous?
Rédigé par : elya | lundi 28 août 2006 à 10:09
Je pense que certains êtres restent à part
comme une exeption aux règles les plus élémentaires. C'est eux qui nous permettent d'être aussi ordinaires et d'imaginer ce que peut être le beau. La musique lorsqu'on la pratique demande beaucoup d'implication, de renoncement, de dépassement de soi, tout comme ces hommes qui renoncent à tout pour vivre leur idéal et s'approcher de leur quete.
j'ai écouter l'extrait, il a quelque chose de divin et d'immateriel sans doute cet enfant est-il uhn virtuose lègèrement inhumain preté à la terre...Sourire
Rédigé par : laparhasard | lundi 28 août 2006 à 11:20
Comment considérer quelqu'un sans jambe, aveugle et muet comme quelqu'un de complet et d'équilibrer ? Voilà peut-être la question qu'il faut nous poser car cet enfant me fait penser à ça et je ne sais pas ce qu'est le bonheur dans cette condition. pourtant je crois qu'il existe aussi pour ceux qui souffrent, je le rencontre tous les jours.
Amicalement
P@sc@l
Rédigé par : P@sc@l | lundi 28 août 2006 à 12:08
Et bien en toute franchise SanAntonio je suis loin d'envier ce petit bonhomme. Je suis profondément admirative envers son génie, fascinée par ses extraordinaires capacités, et étant un petit peu musicienne moi-même j'ai conscience du phénoménal travail que nécessite, au-delà du don, un niveau tel que le sien. Mais pour rien au monde je n'aurais voulu avoir une enfance comme la sienne.
J'aime bien la phrase de Mozart, "chercher les notes qui s'aiment", c'est trop mignon. Mais Beethoven aussi était un enfant prodige, on a d'ailleurs dit de lui qu'il était le nouveau Mozart (ils se sont même rencontrés en 1787, Beethoven avait 17 ans et Mozart 30 ou 31). Bon, j'ai une préférence pour Beethoven je l'avoue... ;-)
Je crois justement que c'est leur don qui les rend si sérieux Elya. Quant à fous c'est peut-être un mot un peu fort, mais en complet décalage oui, et probablement perturbés par l'isolement créé par leur don, même s'ils sont les premiers à mettre des distances entre eux et les autres.
La musique est en effet très exigeante Laparhasard, peut-être l'art le plus exigeant de tous psychologiquement parlant (ce n'est par exemple pas la même chose avec la danse, c'est terriblement difficile physiquement mais les danseurs ont une vie sociale, et ont besoin les uns des autres. Pas les musiciens, ou beaucoup moins). Mais tout ce à quoi ces enfants doivent renoncer ça me semble parfois tristement dommage et potentiellement préjudiciable pour leur avenir psychologique.
Je ne te suis pas très bien là Pascal... A priori je ne suis pas d'accord avec ce que tu dis, et surtout ne vois pas le rapport, mais ne voulant pas risquer un autre malentendu je préfère te laisser expliquer ce que tu as voulu dire avant de te répondre ;-)
Quant à la souffrance, l'enfant dont je parle est tout à fait heureux comme il est et ne souffre pas, tout simplement parce qu'il ne sait pas comment la vie se passe pour les autres, il n'est absolument pas conscient des manques potentiels de son enfance. C'est plus tard que ça risque de poser des problèmes rétroactifs.
Rédigé par : euqinorev | lundi 28 août 2006 à 13:05
Au moins est-il heureux... pas comme ces gamins que leur parents forcent à faire des tonnes d'activités sans leur laisser une seconde pour souffler... c'est déjà bien.
Il ne se comprtera peut être pas comme la majorité des gens socialement parlant, mais on peut espérer que c'est la meilleur voie pour lui, et que s'il avait fait autre chose de plus "normal", il aurait été moins heureux... j'aime bien penser au destin positif :D
Mais je pense comme toi, les enfants ça doit jouer... après y'a beaucoup moins d'occas :(
Rédigé par : Aixue | mardi 29 août 2006 à 04:16
Laissons tomber, mon comm' était confus et peut prêter à toutes les interprétations.
J'ai la tête ailleurs en ce moment et donc j'ai un peu de mal à synthétiser ma pensée, je ferai mieux de me taire.
Donc juste te faire un petit coucou sans chercher à philosopher ou digresser.
Biz
P@sc@l
Rédigé par : P@sc@l | mardi 29 août 2006 à 18:51
C'est vrai Estelle, il est heureux, ou en tout cas le semble ; c'est toujours ça...
Le principal est que jamais rien ne vienne l'empêcher de jouer du piano, parce que là il n'aurait plus rien dans la vie.
J'espère que c'est la tête ailleurs pour une bonne cause Pascal ;-)
Bisou
Rédigé par : euqinorev | mardi 29 août 2006 à 19:59
Donnerais ce qui me reste a vivre pour fusionner d'une telle force avec un piano, un crayon, une guitare....Bizarre non....???
Rédigé par : SanAntonio | mardi 29 août 2006 à 23:40
Ben quand on est adulte, c'est nous qui choisissons, alors que quand on est gamin, pas forcément... c'est peut être là le problème...
Rédigé par : Aixue | mercredi 30 août 2006 à 03:42
Je suis tout à fait d'accord! C'est affolent cette mode de l'enfant précoce (jargon éducation nationale), depuis que j'enseigne j'ai vu passer au moins une douzaine de collégiens ou lycéens soit disant précoces. Je n'en ai connu qu'un seul qui était heureux, c'était le seul aussi qui avait 2 ans d'avance. Je l'ai encore rencontré l'année dernière, il fait une grande école (après prépa) et il est toujours heureux. Les autres c'était une horreur! Coincés, malheureux et prétentieux! La "précocité" n'existait que dans quelques matières, scientifiques en général, car le reste n'interresse personne, dés qu'il fallait réfléchir, ressentir, plus personne, le singe savant, la marionnette de papa-maman. Ces parents là sont des torsionaires. Ils vivent à travers leur enfant. Pareil pour les enfants à qui on fait faire du sport intensif. Je pense aussi à cette petite miss amérique qui s'est fait assassiner il y a quelques années (ils en ont reparlé à la télé recemment car ils ont trouvé l'assassin). J'ai vu un reportage sur ces miss enfant c'était hallucinant, et toujours le même discours des parents et toujours le même discours des enfants conditionnés, embrigadés. La précocité intellectuelle (qui n'existe que dans un ou deux domaines) n'est pas la précocité psychologique, émotionnelle, cela n'a rien à voir. Confondre les deux est un crime contre l'enfance.
Rédigé par : enriqueta | mercredi 30 août 2006 à 08:09
Je viens de lire tous les coms. Je ne pense pas qu'on puisse le comparer à Mozart car à l'époque de Mozart les enfants travaillaient dés 4/5 ans ou faisaient des études dans des établissements qui ressemblaient à des "prisons", alors évidemment dans ces conditions le sort du petit Mozart a été assez agréable. D'autre part on élevait pas les enfants de la même façon car la psychanalise n'éxistait pas! Voilà pour le passéiste san'Antonio. Et pour Thierry je réponds qu'il ferait mieux d'écouter les paroles de Diam's avant de parler, il n'est pas exclu que j'utilise un de ces textes un jour pour une leçon d'éducation civique.
Rédigé par : enriqueta | mercredi 30 août 2006 à 08:20
A ce point SanAntonio ? Bizarre non, mais ce doit être très frustrant. Mais, et là je rejoins le commentaire suivant, celui d'Estelle, ton désir est celui d'un adulte. Je veux dire, ça nous est certainement plus facile d'envier ce genre de don quand on est adulte et que l'on a eu une enfance 'normale', et que l'on est à peu près construit psychologiquement. C'est un vrai choix. Sauf qu'hélas, dans ces cas-là on n'a pas de don et finalement on n'a rien à choisir ! Pffff... mal foutu tout ça...
On se calme Entiqueta ;)
En fait il ne s'agit pas exactement de ça. Il ne s'agit pas d'un enfant précoce, mais prodige (certes les prodiges sont précoces, mais sont bien au-delà et beaucoup plus rares), d'un enfant qui fait ce qu'il aime. Les parents n'y sont pour rien. Ils sont bien sûr admiratifs, d'autant qu'ils sont tous deux scientifiques (ingénieur pour le père et médecin pour la mère) et n'en reviennent pas du don de leur rejeton. Mais ils ne le poussent pas du tout, ils se contentent de l'accompagner et de le soutenir dans la voie qu'il s'est choisie. Ce n'est pas ça qui m'a dérangée. C'est l'impression que ce petit bonhomme passait à côté de choses vitales pour sa construction, et surtout le fait qu'il n'ait aucun ami et passe toutes ses journées tout seul. Je sais bien que c'est ce qu'il souhaite, mais ça me fait quand même de la peine.
Rédigé par : euqinorev | mercredi 30 août 2006 à 10:10
Je maintiens que ce gamin devrait être à l'école avec des gamins de son âge, les parents devraient le cadrer davantage, ce n'est pas l'enfant qui a voulu cette vie là, ce n'est pas possible! Il le dit car il est entourré de gens qui lui tiennent ce discours dont les autres "prodiges".
et pis d'abord j'ménerve quand j'veux pis si tu m'cherche "t'va voir ta gueule à la récré" (lol). Tu te rends compte que ce pôv gamin n'aura jamais l'occasion de se faire casser la gueule à la récré? Quel dommage!
Rédigé par : enriqueta | jeudi 31 août 2006 à 13:14
Ben c'est plus compliqué et surtout complexe que ça Enriqueta. Bien sûr que je suis d'accord avec toi et que ce gamin devrait passer la moitié de ses journées à chahuter avec ses copains et l'autre moitié vissé devant la télé, un jodstick de game-boy à la main :-)) Mais n'oublions tout de même pas sa passion, n'oublions pas que la seule chose qui l'intéresse dans la vie est le piano, n'oublions pas qu'il est au 7ème ciel quand il travaille sa musique. On n'a pas non plus le droit de l'empêcher de jouer et de l'envoyer là où il n'a aucune envie d'être pour faire des choses qui ne l'intéressent pas.
Je ne suis pas dans sa tête mais je pense qu'il est vraiment heureux. Ce qui risque de lui manquer par la suite, son enfance et tout ce qui va avec, il n'en est absolument pas conscient. Si, c'est bel et bien lui qui a voulu cette vie-là. C'est pour ça qu'il est si difficile de juger, ça fait mal au coeur de voir tout ce à côté de quoi il passe et qui risque de lui manquer par la suite, mais il fait ce qu'il a envie de faire, la seule chose qu'il ait envie de faire. D'où ce que je dis dans mon billet, ça m'a rendue pensive. Pas révoltée ni choquée, juste pensive...
Mais t'énerve quand même pas trop fort passke tu risques de réveiller mes fauves ! :)))
Rédigé par : euqinorev | jeudi 31 août 2006 à 14:14