Nous sommes encore en été pour quelques temps, presque trois semaines, mais je crois que beaucoup d'entre nous ont déjà quasiment dit au revoir à cette saison et j'entends parler d'automne un peu partout. On parle aussi souvent et à tort sous nos tropiques d'été indien, nommant ainsi la fin de nos étés européens parfois superbes (les mois de septembre et d'octobre de l'an passé en sont un exemple) alors qu'en réalité l'été indien est un très court et flamboyant moment existant exclusivement dans le nord du continent américain, juste avant l'hiver. Mais été indien européen ou pas, en connaissez-vous la légende ?
Mudjekewis avait neuf frères, et ensemble ils vainquirent l'ours géant. Aussi reçurent-ils en présent la ceinture sacrée qui contient de quoi vivre heureux toute sa vie durant. Le mérite de cet exploit, chacun le savait, revenait à Mudjekewis le plus jeune des dix garçons, et ce fut à lui qu'échut le pouvoir de gouverner les vents d'Ouest. On l'appela dès lors Kabeyun, "Père des airs", et il entreprit de distribuer une part de sa puissance à chacun de ses fils. A Wabun il donna l'Est, à Shawondasee le Sud, et à Kabiboonoka le Nord. Seul Manabozho n'eut rien de cet héritage car sa naissance avait été illégitime. C'est pourquoi plus tard, blessé par cette injustice, il partit en guerre contre son père jusqu'à ce que celui-ci, accédant à sa requête, consente à lui céder une part de la souveraineté de Kabiboonoka en lui abandonnant le privilège de régner sur les vents du Nord-Ouest.
Shawondasee, maître du Sud, révéla très jeune son indolence. Bien avant l'âge il était un vieillard poussif peu enclin à voyager, les yeux mi-clos toujours fixés droit devant lui. Souvent il soupirait lorsque venait l'automne, dispensant généreusement cet air doux qui gagne alors tout le Nord du pays. Mais un jour il aperçut au loin, courant gracieusement à travers les plaines du Nord, une jeune fille aux cheveux d'or. Elle était très belle et il en tomba aussitôt amoureux. Ses boucles, surtout, blondes comme le blé mur, avaient conquis son coeur. Cependant sa paresse naturelle l'emporta sur sa passion, et à l'aube du matin il la surprit enveloppée d'une nuée blanche comme neige. Il en conçut immédiatement une vive jalousie envers son frère Kabiboonoka, persuadé qu'il s'était mis en tête de lui ravir la jeune fille en lui offrant l'une de ses écharpes immaculées dont les vents du Nord ont coutume de se parer aux approches de l'hiver. Pour briser le sortilège de son rival, Shawondasee, haletant, souffla comme il put et le ciel fut envahi de fils d'argent. Mais lorsque ceux-ci se dissipèrent la belle avait disparu, et avec elle les mille graines finement ailées qui couronnent les fleurs de pissenlit de la prairie...
Il est un âge pour tout, dit le sage, et Shawondasee avait eu le tort de se croire assez jeune pour être aimé de la fille aux cheveux d'or. En la poursuivant de ses soupirs alanguis il n'avait fait que précipiter sa fuite. Depuis, croyant à la fin de chaque automne revoir l'objet de sa flamme courir dans les prés comme au premier jour, le vieillard continue de haleter doucement au souvenir d'un bonheur inaccessible. Il gratifie ainsi les terres du Nord, à la veille de l'hiver, de cette saison nulle part ailleurs pareille que les hommes blancs appellent "l'été indien".
(source : "Les indiens d'Amérique")
Une belle légende
me viennent en tête les premiers mots de la chansons de Dassin.
Rédigé par : laparhasard | dimanche 03 septembre 2006 à 21:13
C'est vrai Laparhasard, elle est très belle cette chanson. Je n'ai pas une passion pour Dassin, mais je reconnais que cette chanson possède de belles images et je l'aimais bien quand elle est sortie (en même temps, avec Delanoé au texte, c'est pas très étonnant ! ;-) )
Rédigé par : euqinorev | dimanche 03 septembre 2006 à 21:23
Juste pour le plaisir alors et pour illustrer ton début de texte...
"Tu sais, je n'ai jamais été aussi heureux que ce matin-là
Nous marchions sur une plage un peu comme celle-ci
C'était l'automne, un automne oû il faisait beau
Une saison qui n'existe que dans le Nord de l'Amérique
Là-bas on l'appelle l'été indien"
Rédigé par : laparhasard | dimanche 03 septembre 2006 à 21:30
En effet , très belle légende et l'image annonce l'automne ...
Bisous du soir
Rédigé par : Elle | dimanche 03 septembre 2006 à 21:34
Merci Laparhasard ;-)
J'aime en effet beaucoup cette légende Elle, ah l'amûûûûûûr !
Bisous à toi ma douce
Rédigé par : euqinorev | dimanche 03 septembre 2006 à 22:38
comme le soir l amour vient nous conter ses plus belles feuilles au pied de notre lit pour ne pas dormir tout à fait seul... biz mam'zelle
Rédigé par : lio | dimanche 03 septembre 2006 à 23:56
C'est vrai que l'expression été indien n'est pas appropriée à notre continent. Qu'importe, la légende est jolie et rares sont les textes où sont évoqués les pissenlits :) Je te souhaite une bonne nuit. Bisous.
Rédigé par : lechantdupain | lundi 04 septembre 2006 à 00:30
"on ira, où tu voudras quand tu voudras" etc. etc. ;)
cette histoire est un joli conte :)
bisous de septembre
Rédigé par : Uéhtam | lundi 04 septembre 2006 à 02:03
Je garde cette belle légende pour les soirées d'hiver...
à raconter au coin du feu à mes petits enfants...
...quand j'en aurai !
Biz
P@sc@l
Rédigé par : P@sc@l | lundi 04 septembre 2006 à 06:29
Biz Monsieur le poète Lio :)
C'est vrai JJ, mais les indiens n'ont peur de rien ! ;)
Bisous à toi
Bisous Uéhtam
Les soirées d'automne plutôt Pascal ;)
Bizatoi
Rédigé par : euqinorev | lundi 04 septembre 2006 à 09:07
belle légende
la prochaine fois que je me prendrais un vent je penserais à ta note
(pfff quelle est bête cette abstruse)
Rédigé par : Abstruse | lundi 04 septembre 2006 à 09:42
Quelle idée de faire du mal à un ours, n'empêche...
Rédigé par : Anne | lundi 04 septembre 2006 à 10:07
très intéressant!
Merci d'avoir partagé cette histoire avec nous
Rédigé par : nam-nam | lundi 04 septembre 2006 à 10:51
Belle histoire.
N'empêche qu'avec le temps chez moi, je me dis que l'été est encore là :-)
Rédigé par : 4largo | lundi 04 septembre 2006 à 11:41
très sympa de nous avoir raconter cette histoire.
S'pas vrai "c'est l'amour a la plage ah hou tcha tcha tcha" c'est déjà fini ? :-)
..hum ce matin c'etait la rentrée des classes.
bisous
Rédigé par : lydie | lundi 04 septembre 2006 à 12:33
Ces vents-là aussi Abstruse, tu crois ? :)
C'est vrai Anne, et d'en être récompensé en plus, quelle totale absence de morale, pfff...
Pas de quoi Nam-nam :)
Pffff 4Largo, y-a-t-il au moins un automne et un hiver chez toi ? ;)
Ben tout dépend où on est Lydie, chez 4Largo par exemple c'est pas encore fini :))
Rédigé par : euqinorev | lundi 04 septembre 2006 à 13:08
Ca a quelque chose à voire entre l'été indien et les rouleaux de printemps ??
ou je sais je réfléchit avec mon ventre ..ok je sors :-)
Rédigé par : Pods | lundi 04 septembre 2006 à 15:11
HUM 4Largo ne serait il pas un PEU fayot ? :))
bisous et bonne soirée
Rédigé par : lydie | lundi 04 septembre 2006 à 18:55
Non Pods, l'été indien ça se mange pas...
Il est surtout de Marseille Lydie, et il fait toujours beau à Marseille !
Bonne soirée et des bisous à toi aussi
Rédigé par : euqinorev | lundi 04 septembre 2006 à 19:52
Lydie> Fayot mooaaaaa ? non non, fait juste 29° et un soleil magnifique ! La piscine est toujours chaude et les grillades d'hier soir étaient excellentes, gniark gniark gniark !
Rédigé par : 4largo | mardi 05 septembre 2006 à 09:57
Ah ben tiens, nous, en Chine, on est en automne depuis debut ou mi aout. Si si si, c'est comme ca dans leur calendrier.
Sont fous ces chinois...
Rédigé par : Aixue | mardi 05 septembre 2006 à 14:58
4Largo> Pffffffffffffff... :)))
En même temps Estelle, si l'été commence en avril ou en mai, ça reste cohérent, ça doit correspondre à la météo et aux équinoxes et toussa ?
Rédigé par : euqinorev | mardi 05 septembre 2006 à 15:06