J'ai aujourd'hui déjeuné avec mon ami Claude. Comme on le fait à peu près une fois par mois quand il vient à Paris. Vous savez, si je devais un jour donner quelques raisons de ma satisfaction d'avoir créé mes blogs, ce serait pour avoir fait la connaissance de cet homme génial, et de Elle. Bien sûr qu'il y a plein d'autres personnes que j'ai été ravies de rencontrer (je ne vais pas les citer passke je suis certaine d'en oublier et je risque de blesser alors je préfère m'abstenir) mais ces deux-là, et ma Pralinette aussi bien sûr malgré notre embrouille ensuite, ben ça a tout de suite été du solide, ce sont des vrais amis et ça continue, et ça continuera. Les déjeuners avec Claude commencent en général vers midi et demi et se terminent toujours autour de 18h00 minimum. Entre temps bien sûr on papote à bâtons rompus, on se conte, se raconte, on refait le monde et l'humanité. Et aujourd'hui une anecdote rigolote est arrivée dans la conversation, une folie que j'ai faite il y a un peu plus de 10 ans. De toute façon vous le savez, je suis un peu folle, alors ça ne va probablement pas tellement vous étonner...
J'avais environ 36 ans et j'avais envie de rencontrer des hommes, enfin un homme bien sûr mais avant de rencontrer "le bon" il faut bien se lancer dans l'arène. Internet n'avait pas l'importance d'aujourd'hui dans les foyers, on passait donc par ce cher et antédiluvien minitel. Si vous saviez les heures que j'ai passées à chatcher sur ce truc... Il y avait, à l'époque en tout cas, beaucoup plus d'hommes que de femmes inscrits sur ce genre de serveurs donc je me retrouvais chaque soir avec au bas mot une cinquantaine de messages. Et quand je me mettais en ligne c'était du délire, il m'a très vite fallu tenir un cahier afin d'éviter de me mélanger les crayons entre les "soupirants" et de risquer de demander à un chef mécanicien comment s'était passée son intervention à coeur ouvert de l'après-midi, ou à un musicien de jazz s'il pensait avoir réussi son examen de maîtrise en géopolitique. Bref. Un jour j'ai croisé sur ce minitel un homme, que je vais appeler P, l'initiale de son prénom. De dialogues passionnants on est passés au téléphone, des nuits presque entières. C'est un peu comme les blogs en fait, on parle de soi, de l'autre, de nous, on se dévoile en toute liberté, en toute confiance, en toute intimité. On s'enroule dans les mots, on se coule dans les voix, on se charme. Et on décide de se rencontrer. Mais pas n'importe comment. Le monsieur était joueur, et moi quelque part aussi... Le challenge était le suivant, je devais me rendre chez lui (il habitait à l'époque relativement près de chez moi)... nue. Enfin presque, juste en sous-vêtements sous un manteau. Et me bander les yeux en arrivant chez lui... Je vous laisse imaginer la peur et l'excitation mêlée d'un tel challenge. J'ai failli renoncer au moins 50 fois, j'avais le coeur qui battait à 100 à l'heure, je me disais que j'étais complètement tarée de faire un truc pareil. Non seulement je savais que je n'étais pas à l'abri de tomber sur un malade, malgré les heures passées au téléphone, mais prendre ma voiture et me balader quasiment à poil sous mon manteau, j'imaginais un bête accrochage et un contrôle de police... Mais c'était plus fort que moi. Non seulement je lui faisais confiance mais j'avais envie de lui prouver que j'avais des tripes. Et je l'ai fait. Je suis arrivée chez lui, avec l'impression que mon manteau était transparent et que tout le monde savait que je ne portais dessous que de la lingerie transparente et des dim-up. Comment j'ai pu faire ça je me le demande encore aujourd'hui... Arrivée devant sa porte je me suis bandée les yeux, j'ai pris une grande inspiration et j'ai sonné. Il m'a ouvert la porte, m'a pris par la main, m'a amenée près du feu de cheminée qui crépitait dans son salon, et m'a enlevé mon manteau. Il m'a embrassée, m'a rassurée, m'a allongée devant la cheminée, m'a caressée tout doucement. Je précise que j'avais toujours mon foulard en bandeau sur les yeux, je ne découvrais de lui que ce que sa bouche ou nos mains m'apprenaient, sa peau, son corps et son odeur. Il m'a fait jouir deux fois avant d'enlever le foulard de mes yeux, sans me pénétrer, rien qu'en me touchant et en me caressant.
On est restés quatre mois ensemble. On n'avait pas grand chose en commun finalement et notre histoire s'est éteinte d'elle même. Mais cette rencontre, wowww, je ne l'ai jamais oubliée... ;))
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