Depuis trois jours j'ai une sorte de petite pensionnaire. Vous n'allez pas me croire, enfin celles et ceux qui connaissent ma répulsion démesurée envers ces bestioles-là, mais je vous rassure elle est petite et surtout elle n'est pas dedans. De toute façon je ne peux partager aucune surface habitable avec une araignée, je ne suis même pas sûre que je pourrais partager un tarmac d'aéroport, alors mon petit 50m2... Non, elle est dehors, mais néanmoins sous mes yeux en continu ou presque. Et aussi stupéfiant que cela paraisse, elle me fascine. Elle s'est tout simplement installée entre les deux bords des volets du séjour que je tire aux trois-quarts en ce moment pour limiter l'entrée du soleil (j'adore le soleil, mais mon orientation, nord-ouest je crois, pas sûre, je ne suis pas très douée là-dessus, fait que le soleil donne à flots dans ma tanière de 3 heures de l'après-midi jusqu'à son coucher juste en face de mes fenêtres, et à cette époque de l'année ça transforme ladite tanière en étuve, et ça crame mes plantes, d'où le tirage des volets à la recherche d'ombre), et y a dessiné la plus belle et la plus délicate des toiles. Je l'ai vue faire, c'est quasiment féerique, on aurait dit un minuscule funambule à 8 jambes suspendu dans les airs. Mais comment font-elles, puisqu'elles fabriquent leur fil au fur et à mesure, sur quoi avancent-elles ? Lentement, centimètre après centimètre, avec une régularité de métronome, la petite arachnide a construit sa fragile maison. Comment un cerveau de la taille de celui d'une si petite bête, probablement un demi millimètre, peut-il savoir faire ça ? Je parlais ici il y a quelques temps des merveilles que nous offre la nature, de l'étonnante complexité programmée dans quelques cellules depuis des millénaires... Quand ma petite pensionnaire a eu terminé son aérienne maison elle s'est installée au centre pour attendre avec une infinie patience quelque plat du jour en forme de moucheron. Saviez-vous que ça se met en boule pour dormir, une araignée ? ça referme toutes ses pattes autour du corps, comme dans la mort. Evidemment je ne sais rien de ces animaux-là, vu qu'en principe je file ventre à terre en hurlant quand j'en vois une, et que soit il y a dans mon entourage direct une bonne âme pour l'exterminer à ma place soit elle meurt d'une crise cardiaque. Alors j'apprends plein de choses avec celle-ci, et même si je suppose que cette promiscuité visuelle ne va pas me "déphobiliser", j'apprécie ce petit cadeau de la nature qui me permet une fois de plus de m'émerveiller de ses oeuvres...
Si quelqu'un m'avait dit qu'un jour je mettrai une photo d'araignée sur mon blog, j'aurais immédiatement appelé les urgences psychiatriques ! ;-)
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